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L’IA : un appétit énergétique croissant et un outil d’optimisation

L’intelligence artificielle est au cœur d’un paradoxe énergétique. Alors que son développement entraîne une demande en électricité sans précédent, elle s’impose également comme une technologie clé pour optimiser la consommation et la gestion des énergies renouvelables.

La course effrénée à la puissance de calcul

Le monde de l’IA a connu une brève période de doute en début d’année. En janvier, la startup chinoise DeepSeek a lancé son modèle de raisonnement, DeepSeek R1, offrant des performances comparables à celles de ChatGPT-4o d’OpenAI pour une fraction du coût. Le succès a été immédiat, propulsant les applications de DeepSeek au sommet des téléchargements mondiaux. Cette annonce a momentanément ébranlé le marché, provoquant une chute de près de 600 milliards de dollars de la capitalisation boursière de Nvidia, le leader des puces pour l’IA. Les fournisseurs d’énergie et les décideurs politiques américains ont alors commencé à se demander si la vague de constructions de centres de données et l’augmentation massive de la production d’énergie qui en découle étaient véritablement nécessaires.

Moins de six mois plus tard, cette hésitation a complètement disparu. Les géants de la tech comme Meta, Microsoft, Alphabet/Google et OpenAI ont réaffirmé leurs investissements massifs dans de nouveaux centres de données. Des partenariats stratégiques ont été noués avec des entreprises du secteur nucléaire et d’autres énergéticiens pour alimenter ces infrastructures. Le cours de l’action de Nvidia a non seulement effacé ses pertes, mais l’entreprise est devenue en juillet la première à atteindre une valorisation de 4 000 milliards de dollars. Parallèlement, le Département américain de l’Énergie a lancé une initiative pour installer des centres de données sur des terrains publics, consolidant cette tendance de fond.

Des prévisions de consommation énergétique vertigineuses

Pour le secteur de l’énergie, le constat est clair : la demande va exploser. En avril, Bloomberg Intelligence prévoyait que la consommation énergétique de l’IA pourrait quadrupler d’ici 2032, même en tenant compte des gains d’efficacité. L’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) a estimé que la demande des centres de données aux États-Unis augmentera de 130 % entre 2024 et 2030. De son côté, le laboratoire d’IA Anthropic a calculé qu’il faudra 50 gigawatts de capacité électrique nouvelle d’ici 2027 rien que pour entraîner les derniers modèles d’IA, et bien plus pour leur fonctionnement quotidien. L’ancien PDG de Google, Eric Schmidt, a même déclaré devant le Congrès que le secteur aurait besoin de 29 gigawatts supplémentaires d’ici 2027, et de 67 gigawatts de plus d’ici 2030.

L’IA au service de l’efficacité énergétique

Face à cet appétit gargantuesque, l’IA se révèle être aussi une partie de la solution. Ces technologies permettent en effet une surveillance en temps réel et un contrôle prédictif de la consommation d’énergie. Les systèmes de chauffage et de climatisation, ainsi que les appareils ménagers, peuvent s’adapter automatiquement aux habitudes des utilisateurs, aux données météorologiques et à la présence des occupants. De plus, l’IA optimise l’utilisation des panneaux solaires et des batteries de stockage en décidant intelligemment quand stocker l’énergie ou la réinjecter dans le réseau pour une rentabilité maximale. Les consommateurs peuvent ainsi profiter de tarifs variables et même contribuer à la stabilisation du réseau électrique lors des pics de consommation, souvent avec des avantages financiers à la clé.

Une collaboration technologique transatlantique

C’est dans ce contexte que s’inscrit le récent partenariat entre l’entreprise canadienne Stardust Solar et l’entreprise estonienne MarkeDroid OÜ. Stardust Solar devient le distributeur nord-américain exclusif de la plateforme d’optimisation de MarkeDroid, basée sur l’IA et destinée aux systèmes solaires et de batteries. Cette coopération est soutenue par le programme de l’Union Européenne « Lower Carbon Business Action », qui vise à connecter les entreprises européennes de technologies propres avec des acteurs clés en Amérique du Nord.

Stardust Solar commercialisera la technologie de MarkeDroid sous sa propre marque et la déploiera à travers son réseau de plus de 93 franchises au Canada, aux États-Unis et dans les Caraïbes. L’objectif est de permettre aux installations solaires de prendre des décisions en temps réel sur le stockage, l’injection et l’utilisation de l’énergie, en se basant sur les données locales et les informations du marché.

Mark Tadros, fondateur et PDG de Stardust Solar, souligne : « Ce partenariat réaffirme notre engagement envers des solutions qui non seulement réduisent les coûts, mais accélèrent également l’adoption des énergies renouvelables au sein de notre réseau en pleine croissance. »

L’arbitrage énergétique, le cœur de l’innovation

Le service principal de MarkeDroid repose sur l’arbitrage de batterie piloté par l’IA. Le système analyse en temps réel les prix de l’énergie, les prévisions météorologiques et les profils de consommation pour prendre les décisions les plus rentables concernant la charge, la vente et le stockage de l’énergie. Il réagit dynamiquement aux fluctuations de la demande du réseau ou de la capacité de stockage disponible, générant ainsi des économies substantielles pour les clients et rendant le système énergétique global plus flexible et résilient.